Hanssens Artisanaal, une brasserie spécialisée dans la gueuze

Aujourd'hui, nous partons à la découverte de la distillerie de gueuze Hanssens Artisanaal à Tourneppe, dans la commune belge de Beersel. Cette entreprise familiale est célèbre dans le monde de la bière artisanale pour son travail des gueuzes à l'ancienne et pour ses vieilles Kriek.

Gueuze, Kriek, mais qu'est-ce que c'est ?

Avant de vous raconter l'histoire de Hanssens Artisanaal, il est toujours bon de se rappeler de ce que sont ces styles de bière si particuliers. Loin d'être aussi rapide à produire qu'une bière belge « classique », la gueuze prend son temps et peut mettre plusieurs années avant d'arriver à maturité. Il s'agit d'un assemblage de différents lambics, des bières de fermentation spontanée, conçues dans la vallée de la Senne à Bruxelles, pour bénéficier de la levure Brettanomyces Bruxellensis. Elles se composent essentiellement de malt d'orge, à hauteur d'environ 70%, pour 30% de froment. Après l'ébullition, du vieux houblon de plus d'un an et qui a perdu ses propriétés amérisantes est ajouté au brassin, permettant également une meilleure conservation de ce dernier.

Son refroidissement est généralement effectué dans le grenier de la brasserie qui possède un toit ouvert, ce qui permet aux levures sauvages de commencer la fermentation. 

Hanssens Artisanaal

Considéré comme l'un des plus anciens brasseurs de lambics belges, Hanssens a vu ses lambics produits dans la ferme familiale depuis 1871, avant de déménager et s'installer définitivement en 1896.

Si Hanssens existe aujourd'hui, c'est grâce à la brasserie Het Hooghuys, appartenant à la famille Van Hemelrijk qui elle, ne produisait pourtant pas de lambic. Le mariage de Joanna Maria Hanssens avec Petrus Van Hemelrijk en 1837, et la maladie du fils aîné de la famille, Jozef, seront des causes qui feront que le cousin Bartholomé Hanssens s'occupera de la brasserie familiale pendant neuf années. A l'origine, il était convenu que Bartholomé rende la gouverne de la brasserie à Jozef une fois ce dernier remis sur pied, ou aux enfants successeurs, mais tout ne s'est pas passé comme prévu. Refusant cette clause, Bartholomé est finalement renvoyé et part installer sa brasserie ailleurs. A cette époque, il brassait une bière brune de table du nom de Waalschen Bruyen, loin des lambics d'aujourd'hui. C'est lorsque la Première Guerre Mondiale éclate que sa brasserie est dépouillée par les allemands, nécessiteux en cuivre. Dès lors, il n'a plus rien et va acheter du moût à faire mûrir, afin d'utiliser son lambic pour en faire des mélanges.

Hanssens, une histoire de générations

Au fil des années, le commerce se développe et le fils de Bartholomé, Theo Hanssens, succède à son père. Il apprend le métier d'assemblage du lambic lorsqu'il a 14 ans et va tenter de pérenniser l'affaire. S'il utilisait du moût de nombreuses brasserie des environs, la Seconde Guerre Mondiale en décidera autrement. A cette époque, les établissement ferment les uns après les autres, ce qui pousse Hanssens à utiliser les moûts de chez Lindemans et Girardin. A ces deux là s'ajoute le lambic de Boon en 1990, représentant ainsi les trois moûts de brasseries utilisés pour concevoir une gueuze Hanssens. 

La troisième génération est portée par le fils de Theo, Jean, mais la gueuze se porte mal et tend à mourir, surtout que ce dernier n'a pas enseigné le mélange de lambic à ses enfants. Il commence donc à mélanger ses stocks finaux pour supprimer le nom Hanssens de ce style de bière, mais la fille de Jean, Sidy, accompagnée de son mari, s'intéressent à la poursuite des activités. Heureusement pour la communauté des amateurs du style, Hanssens est sauvée grâce à sa quatrième génération. Aujourd'hui, l'assemblage de lambics est 100% traditionnel. Produites en quantités limitées, les bières du brasseur sont particulièrement difficiles à obtenir au-delà de la Belgique et les Hanssens ne gagnent pas leurs vies grâce à ce beau projet. Cependant, ils se sont tout de même décidés à consacrer une grande partie de leur production à l'exportation afin de faire profiter d'autres pays de leurs produits. S'ils n'ont toujours pas de successeurs pour le moment, espérons qu'une solution soit trouvée rapidement, pour le plus grand bonheur des amateurs du style.

Par ailleurs, si vous appréciez Hanssens, n'hésitez pas à découvrir la brasserie bruxelloise Cantillon, véritable experte dans le brassage de la gueuze.

En savoir plus :
Découvrir la brasserie Hanssens

 

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